Il est très facile d'enfoncer des portes ouvertes par les critiques monumentales dont ce jeu a bénéficié mais il est plus difficile d'expliquer pourquoi le dernier FPS de Ken Levine et de son équipe est d'hors et déjà culte. Car oui, on aura beau dire que ce Bioshock garde certains défauts, il n'en reste pas moins un FPS original et contrairement aux standars du genre, va plus loin et porte son ambition jusqu'au 7ème ciel à travers cette inoubliable cité volante qu'est Columbia.
En commençant par un joli clin d'oeil au premier Bioshock, le jeu vous émerveillera dès la première vue sur Columbia. Car oui, si ce jeu a bien une grande qualité, c'est sa direction artistique. Une patte nouvelle et rarement vu dans un jeu vidéo où chaque détail, chaque mélange de couleur unique et chaque effet technique saura vous impressionner pour sublimer un jeu déjà techniquement à la hauteur des expériences. Alors certes, l'Unreal Engine 3 commence à se faire vieux et on pourra pester devant certaines testures et visages des PNJ même sur PC mais une telle direction artistique ne peut que faire l'objet de l'admiration de chaque joueur qui se mettre dans la peau de Booker DeWitt.
"Ramenez la fille et nous effacerons la dette". La phrase culte de ce Bioshock vous pose déjà la speech, classique somme toute. C'est sans compter sur justement l'objectif de voter quête : cette fille qu'est Elizabeth est tout simplement un des personnages les plus profonds et les mieux travaillés de l'histoire du jeu vidéo. Non seulement très charismatique, Elizabeth profite d'une IA exceptionnelle qui tantôt saura vous parler pour rythmer l'aventure mais aussi vous assister dans vos combats.
En tant que FPS linéaire, vous aurez le droit à 2 armes que vous pourrez récuperer sur le champ de bataille. Les plasmides, appelés ici les tonics sont de retour, plus spectaculaires même si certains restent assez inutiles par rapport aux autres. Un autre élément viendra se greffer au combat : l'aérotram. Lorsque le level-design, très bon déjà, vous l'autorisa, vous pourrez ainsi prendre de la hauteur afin de vous déplacer pour fuir ou au contraire, prendre l'ennemi de haut. Ajoutez à cela les aides apporter par Elizabeth à travers les munitions/soins/cristaux pour les tonics qu'elle pourra vous apporter ainsi que les failles qu'elle pourra offrir, grâce à son pouvoir pour vous apporter d'autres éléments sur le champ de bataille et vous obtenez là des combats d'un dynamisme sans égal pour le genre. Aucune d'entre elle ne vous ennuyera durant les 13h que vous apportera l'aventure.
Le jeu bénéficie aussi d'une certaine rejouabilité à travers les différents objets cachés tels que les fioles d'améliorations pour votre santé/bouclier/jauge de cristaux mais aussi les fameux voxophones, journaux audios qui vous seront essentiels pour comprendre l'histoire et aussi les éléments de touristes. Notez également la présence de 4 modes de difficulté dans le jeu dont le dernier, le 1999 mode, ne se débloquera qu'une fois le jeu fini. Et dieu sait que vous voudrez retourner à Columbia une fois l'aventure terminée.
Car là, où le jeu écrase toute la concurrence en son genre est bien l'histoire racontée. Jamais un FPS n'a bénéficié d'une telle profondeur hormis le premier Bioshock. Des thèmes taboux telles que la religion, la famille et le racisme sont abordés, orchestrés par une mise en scène splendides et une musique aux petits oignons. Ajoutez à cela des doublages excellents et vous obtenez une histoire marquante. Alors certes, certains personnages restent trop peu exploités et pas assez nombreux mais cela ne vous privera en rien de l'expérience que Ken Levine et son équipe ont voulu vous insuffler et que à laquelle vous ne pourrez pas échapper. Columbia vous marquera au fer rouge pour un voyage dont vous n'aurez pas envie de sortir.